Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/196

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Plusieurs personnes s’y sont rendues, & entr’autres la Dame Mequinès, qui a réclamé deux mille roupies, des bracelets de rubis & un colier de perles, qui lui ont été rendus, ce qu’elle a reconnu par un acte authentique, passé à la Chancellerie de la Factorie[1] Portugaise de Manga-

    plainte sur aucun abus des dépositaires ; cet usage est très-ancien, & paroît être venu des Portugais. Quoiqu’il en soit, ce même usage procure beaucoup d’argent aux Moines, en ce qu’il n’est presque point de femmes qui déclarent ces dépôts, avant de mourir, à leurs maris ou à leurs parents.

  1. Factorie. Les Portugais avoient une factorie à Mangalor, sur une hauteur qui dominoit l’entrée de la rivière de Mangalor, où ils entretenoient une petite garnison de trente soldats Portugais, commandée par un Lieutenant, qui étoit en même tems Facteur & espèce de Consul ; cette loge avoit deux pièces de canons, & arboroit pavillon Portugais. Les Rois de Canara s’étoient soumis à cette sujétion, & les Portugais levoient un petit péage à l’entrée & à la sortie de la rivière de Mangalor, qu’ils devoient défendre contre les ennemis du dehors. Lorsque les Anglois s’emparèrent de Mangalor en 1768, les Portugais n’eurent ni la volonté, ni le pouvoir de défendre l’entrée de la rivière contre l’armée Angloise ; Ayder ayant voulu faire construire une citadelle à Mangalor en 1774, M. Ca-