Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/236

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avoient des fossés & étoient fraizées de palissades ; & comme la rivière étoit guéable partout & fond de roches, on avoit fait forger vingt mille chausse-trapes pour les semer, lorsque les ennemis auroient fait mine d’attaquer. Plus de cent pièces de canon de la ville & cinquante qui étoient dans une pagode fortifiée, sise sur une montagne très-escarpée, au bout de l’isle opposée à la ville & en-delà de la rivière, auroient battu en flanc ceux qui auroient voulu hasarder l’attaque de cette première ligne de redoutes, & ce même canon eût rendu l’attaque des secondes encore plus difficile.

C’est dans le camp défendu par trois cents pièces de canon, qu’Ayder attendit ses ennemis ; & comme sa Cavalerie lui auroit été inutile, il la divisa en deux parties, dont la principale fut donnée à Moctum, qui fut envoyé au-devant de Nizam dans le pays de Benguelour où il fit faire dans les plaines le même dégât qui s’étoit fait autour de Syringpatnam. Comme le pays est fort coupé par des bois & des montagnes, & qu’il y a nombre de forteresses susceptibles de défense, ce pays fut moins abandonné, &