Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/362

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Ayder, instruit du dessein du Général Anglois voulut lui tendre un piège, qu’il ne communiqua à personne, & qui auroit pu lui être funeste ; voici le fait. Le pays que les Anglois avoient à traverser, étoit une plaine bordée de tous côtés par des bois & de petites collines ; Ayder donna ordre dès le soir aux Chefs de son Artillerie & de son Infanterie, de marcher dans cette plaine dès qu’il feroit jour, en débouchant par une espèce de vallée qui s’élargissoit dans cette plaine ; pour cet effet, il partit à deux heures du matin avec toute sa Cavalerie, qu’il conduisit par un très-grand détour dans les lieux fourrés qui bordent la plaine que les Anglois devoient traverser. Ceux qui conduisoient son Infanterie, instruits de son départ, se mirent en marche à l’heure ordonnée, ne doutant pas de trouver la Cavalerie dans la plaine, ou de recevoir des ordres relatifs. Ils furent fort étonnés en arrivant dans la plaine, de ne pas voir l’ombre d’un seul Cavalier ni d’aucune autre troupe. À mesure que le chemin s’élargissoit, cette Infanterie marchoit sur un plus grand front & se mettoit en bataille ; la plaine qui