Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/61

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assister aux exercices & aux évolutions que fait quelque corps considérable de ses troupes.

Lorsqu’il est obligé de rester un mois dans un camp de paix ou dans une ville, il va, pour l’ordinaire, à la chasse deux fois la semaine. Il chasse le cerf, le chevreuil, la gazelle & quelquefois le tigre ; lorsqu’on vient annoncer que quelqu’un de ces animaux a quitté les forêts & a paru dans la plaine, pour lors il monte à cheval, suivi de tous ses Abyssins, de tous ses Lanciers à pied & de presque toute la noblesse armée de lances & de boucliers ; comme on a reconnu les traces de la bête, les chasseurs entourent son fort & rétrécissent peu-à-peu le cercle ; lorsque la bête, qui est pour l’ordinaire dans un champ de riz ou de bled à l’ombre, reconnoît l’approche de ses ennemis, elle rugit, regarde de tout côté si elle pourra échapper, & lorsqu’elle se prépare à s’élancer sur quelqu’un pour forcer le passage, elle est attaquée pour l’ordinaire par Ayder lui-même, à qui on cède l’honneur de porter le premier coup qu’il ne manque guères. Les plaisirs de ce Souverain sont ainsi variés à l’infini.