Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/203

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nones de mars, et ne mit que le temps nécessaire au trajet pour arriver à Hiérapolis. Au moment où il passait sous les portes de cette grande ville, un portique, en s’écroulant à sa gauche, écrasa de ses débris cinquante soldats qui se trouvèrent dessous, et en blessa un plus grand nombre.

(7) Là il réunit son armée, et se porta sur la Mésopotamie avec une telle célérité (ce qui entrait dans ses plans), que l’Assyrie était déjà occupée avant même que le bruit de sa marche eût circulé. Renforcé d’un corps de Scythes, il passa lui-même l’Euphrate sur un pont de bateaux, et arriva à Batné, ville municipale de l’Osrhoène, où un accident funeste vint ajouter encore aux sinistres pressentiments.

(8) On a l’habitude en ce pays d’élever des amas de paille à une hauteur extraordinaire. Des valets de l’armée se hasardèrent en foule, et sans précaution, à entamer par la base. une de ces réserves ; et toute la masse, venant à s’ébouler, étouffa sous son poids une cinquantaine d’entre eux.

Chapitre III

(1) De tous côtés cependant lui arrivaient des ambassades, avec offres de secours. Julien leur faisait à toutes un gracieux accueil ; mais, dans sa généreuse confiance en ses propres ressources, il répondait uniformément que Rome savait venir en aide à ses amis et à ses alliés quand son intervention leur était nécessaire ; mais qu’il n’était pas de sa dignité d’employer leur assistance pour venger ses injures.

(2) Il avait cependant signifié à Arsace, roi d’Arménie, qu’il eût à tenir prêt un corps de troupes considérable, pour opérer de la manière et