Page:Marguerite de Navarre - Deux farces inédites, éd. Lacour, 1856.djvu/21

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us venoient

   Mille propos que nous tenoient
   Des nonnains en leur doulx langage.
   J'en trouvay là deux de mon aage
   Avecques qui je m'esbatoys,
   Du temps que petite j'estoys;
   De ce temps là, sans point mentir,
   Commença mon cueur à sentir
   Le désir d'une telle vie.

CLÉMENT.

   De rien condemner n'ay envye:
   Si est que, à toutes personnes,
   Toutes choses ne sont pas bonnes;
   Et, veu la gentille nature,
   Laquelle en vous je conjecture,
   Tant par les meurs que par la face,
   Il me semble, sauf vostre grâce,
   Que devez prendre pour espoux
   Quelque beau filz pareil à vous,
   Et instituer, bien et beau,
   Chez vous, un couvent tout nouveau,
   Dont vous seriez la mère abesse
   Et luy l'abbé.

CATHERINE.

                  Moi, que je laisse,
   Le propos de virginité!
   Plutost mourir!

CLÉMENT.

                   En vérité,
   Virginité grant chose vault,
   Pourveu qu'elle soit comme il fault;
   Mais pour cela n'est jà mestier
   Qu'entriez en cloistre ne moustier,
   Dont ne puissiez sortir après.
   Vous povez vivre vierge auprès
   De père et mère.

CATHERINE.

                    Il est ainsi;
   Mais non trop seurement aussi.

CLÉMENT.

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