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NOTICE

et monpauvre

mère ne pourrait à aucune époque disposer librement de sa fille. Ce mariage se fit à Moulins, au mois d’octobre 1548. Un an après, les sombres pressentiments, avant-coureurs de la mort de François Ier, revinrent à Marguerite, mais cette fois pour ellemême. Une très-belle femme, vêtue de blanc, lui apparut en rêve. Cette figure tenait à la main une couronne de toute sorte de fleurs, la trait à Marguerite en murmurant : Bientôt !’La Reine comprit que cette couronne était un symbole de la vie éternelle, et se prépara à quitter celle-ci. Elle abandonna à son mari l’administration de tous ses biens, de vaquer

à occupations et à ses délassements ordinaires. Elle prit toutes choses en dégoût, et ne voulut plus entendre parler ni de littérature, ni des affaires des autres. Elle écrivit à différentes personnes pour prévenir certains embarras qu’elle prévoyait devoir suivre sa mort. Enfin elle tomba malade au château d’Odos, en Bigorre. Sa maladie dura vingt jours, pendant lesquels elle souffrit avec constance. Trois jours avant sa fin, elle perdit la cessa

ses cette répugnance de Marguerite, c’était la religion d’Ant. de Bourbon. Ce motif n’arrêtait pas Henri d’Albret, si fervent catholique, au dire de Brantôme.

Sainte-Marthe, Oraison funèbre.