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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. leurs vices, auxquels le costume qu’ils déshonorent assure l’impunité ; et elle n’a garde, dans cette revue, d’oublier les faux miracles des imposteurs. Après en avoir raconté un par lequel un moine incestueux s’était efforcé d’éblouir la justice du conte d’Angoulême, père de la conteuse : « Mesdames, ajoute-t-elle, la foi du bon comte d’Angoulême fut à l’épreuve de ces signes et miracles extérieurs. Il savoit que nous n’avons qu’un Sauveur, qui en disant consummatum est, a fait voir qu’il ne falloit pas

attendre un successeur pour notre salut. » (Nouv. 33e.) Marguerite, dans cette Nouvelle, a mis en scène le comte d’Angoulême, son père ; une autre fois elle y mettra son premier mari, le duc d’Alençon, ou bien son frère, le roi François Ies, ou bien encore des personnes de la cour, Bonnivet, par exemple, ou l’amiral Brion. Elle s’y met elle-même très-volontiers, ainsi que Louise de Savoie, sa mère ; souvent encore elle prend ses personnages parmi ses domestiques. Quand elle ne nomme pas les acteurs, elle les désigne en termes plus ou moins détournés ; elle précise minutieusement les lieux et les époques : du temps que Madame étoit régente… du vivant du duc Charles, il y avoit à Alençon, etc., et mille petites circonstances inutiles au récit, insignifiantes, mais que la con- 7