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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. quelques endroits, plus épais en d’autres, qui nous dérobe l’intelligence complète des Contes de la reine de Navarre. Il faudrait éclaircir ces allusions, deviner ces indications imparfaites, et qui deviennent plus obscures à mesure que nous nous éloignons davantage de l’époque où l’auteur écrivait. Mais ce soin exigerait une main circonspecte et délicate. Les boutades de l’érudition aventureuse et paradoxale, si fort à la mode aujourd’hui, n’y seraient nullement de mise. Il faudrait, pour ne point laisser de doute dans l’esprit du lecteur, que le doute se fût présenté souvent à l’esprit du commentateur. Il faudrait enfin pour cette besogne, un homme assez habile pour pas ne craindre d’avouer qu’il ignore quelque chose. A cette condition, un intérêt véritable pourrait s’attacher à ses recherches et à ses découvertes. Brantôme

élevé à la cour de la reine de Navarre, et petit-fils de la sénéchale de Poitou, dame d’honneur et confidente de cette princesse, dit quelque part que sa grand’mère savoit tous les secrets des Nouvelles de Marguerite, et que elle en estoit l’une des devisantes. Il paraît d’après ce passage, que la société de conteurs et de conteuses introduite par Marguerite

dans son livre, n’est pas tout à fait une fic-