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NOTICE

tes questions, et j’en rends grâce à Dieu, me souvenant que,

dans une autre occasion, M. Nodier, le plus passionné des bibliophiles, n’a pas hésité d’accoler au grand nom de Mirabeau l’épithète de stupide, parce que Mirabeau n’admirait pas suffisamment le Pédant joué, de Cyrano de Bergerac".

M. Nodier voulant élever au premier rang des écrivains français un homme dont à peine on est sûr de posséder un ouvrage, commence par poser en principe que, dans les choses douteuses, il est permis de conjecturer:In re incertá conjectare licet, et il use très-largement du bénéfice de cette maxime. Il conjecture donc, ou plutôt il affirme, que les Contes de la reine de Navarre sont l’ouvrage de Bonaventure Desperriers. Marguerite, dit M. Nodier, donnait des soirées. On y jouait du luth ; Desperriers, qui excellait sur cet instrument, s’en accompagnait en chantant les vers qu’il improvisait; puis on contait des nouvelles. Desperriers, après en avoir fourni la meilleure part, rédigeait le tout, et ainsi s’est formé le recueil auquel la reine de Navarre a mis son nom, et dont Bonaventure Desperriers est le véritable auteur. » · Revue de Paris, 1831, t. XXIX.