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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

(C SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. M. Nodier ne dit

pas où il a puisé ces renseignements ; mais n’importe : il aurait assisté aux soirées de Marguerite qu’il ne serait pas plus sûr de son fait.

Écoutons maintenant le témoignage de Brantôme

« Elle (la reine de Navarre) fit en ses gayetés ung livre qui s’intitule les Nouvelles de la reyne

« de Navarre, où l’on y void ung style si doux « et fluant, et plein de si beaux discours et belles « sentences, que j’ay ouy dire que la Reyne-mère « et madame de Savoye estant jeunes, se voulu «  rent mesler d’escrire des nouvelles à part, à « l’imitation de la reyrie de Navarre. Mais quand « elles eurent veu les siennes, elles eurent si grand despit des leurs qui n’approchoient nullement « des aultres, qu’elles les jettèrent dans le feu, et « ne les voulurent mettre en lumière. » (Dames illustres.)

Voici qui est encore plus positif : « Elle composa toutes ces nouvelles, la plupart « dans sa lictière, en allant par pays, car elle avoit « de plus graves occupations estant retirée. Je ľay ouy ainsi conter à ma grand mère, qui alloit toujours avecques elle dans sa lictière comme sa « dame d’honneur, et lui tenoit l’escritoire dont « elle escripvoit ; et les mettoit par escrit aussy C (C

(C