Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/126

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NOTICE

« habilement ou plus que si on luy eust dicté. » (Dames illustres.)

A ce témoignage formel d’un contemporain M. Nodier oppose celui de sa sagacité, qui lui a fait distinguer le style de l’un et l’autre écrivain. « Marguerite, dit-il, écrivait mal : rien ne differe a davantage du style abondant, facile, énergique, pittoresque et original de Desperriers….. Les a contes nombreux de l’Heptameron qui portent « ce caractère sont donc l’ouvrage de Desperriers, « et la propriété ne lui en serait pas plus assurée « s’il les avait signés un à un ?. » Je ne prétends, certes, pas nier cette sagacité de goût dont M. Nodier a fourni des preuves multipliées, mais dont aucune, il faut le dire, n’est plus admirable que celle-ci. En effet, c’est une chose constante que

nous n’avons pas

le texte original des Contes de la reine de Navarre. La première édition authentique, donnée par Gruget, en 1559, dix ans après la mort de l’auteur, s’annonce déjà comme retouchée. Or, ces retouches s’étendant sur toutes les parties du livre, doivent avoir fait disparaître sous une couleur uniforme les inégalités, les nuances caractéristiques de l’un et de l’autre style. M. Nodier en a d’autant plus de Revue des Deur-Mondes, p. 349.