Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
107
SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. mérite à les distinguer encore d’une manière si infaillible ; seulement, en faveur des yeux moins clairvoyants, il aurait dù signaler les différences essentielles, ou du moins les morceaux qui les renferment.

Mais comment expliquer cet esprit de dévotion chrétienne empreint dans toutes les nouvelles, sans exception ? L’éditeur apparemment aura substitué cette couleur religieuse au scepticisme effréné de Desperriers ? Sérieusement, la nécessité de composer à son Desperriers une pacotille littéraire (car il est de lui — même fort dégarni) paraît avoir emporté M. Nodier un peu loin. Il proclame en plusieurs endroits l’Heptaméron un livre délicieux ; je crains bien qu’en y regardant de plus près, il ne soit obligé d’en laisser le mérite, comme on avait fait jusqu’ici, à la seule Marguerite’.

M. Nodier, dans cet article sur Bonaventure Desperriers, ne

fait autre chose que développer deux ou trois phrases échappées à l’abbé Goujet. M. Nodier attribue à Desperriers la pièce intitulée : Le valet de Marot contre Sagon, que tout le inonde donnait jusqu’ici à Marot lui-même. « Ce petit chef-d’œuvre de verve satirique et bouffonne ne peut être que de Desperriers, puisque « les bienséances de la modestie ne permettaient pas à Marot de le composer » (p. 334). L’alternative ne parait pas concluante, puisqu’il suffisait à Marot, d’ailleurs assez peu modeste, de s’être caché sous le nom de son valet ; et puisque Bonaventure Desper- C CC