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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. homme, ou bien encore sur le chant : Jouissance vous donneray. Ce sont, comme l’on voit, des espèces de vaudevilles chrétiens, et nullement des satires aristophaniques contre l’Église romaine. On serait aussi bien avisé de chercher le mot pour rire dans le Petit Paroissien que dans ces Comédies de la reine de Navarre. Les railleries indécentes qu’on veut lui prêter seraient d’ailleurs directement opposées à son caractère. Elle avait un sentiment trop délicat des convenances pour se les permettre. Ceux qui les lui ont attribuées ne connaissaient ni elle ni ses ouvrages.

Remarquez que Bayle était calviniste, et qu’il copie Florimond de Rémond, historien sans autorité, fanatique, poursuivant avec un zèle aveugle, partout où il croit la voir, l’hérésie qu’il avait professée, puis abjurée. Il faut se tenir en garde contre l’esprit de parti, et surtout contre l’esprit religionnaire, soit qu’il vienne de Genève ou de Rome.

Si vous joignez à ces quatre Mystères, une Farce de trop, prou, peu, moins ; une autre farce où l’on plaide le pour et le contre du mariage, vous aurez tout ce qui compose le Théâtre de la reine de Navarre.

Les poésies de Marguerite n’ont pas été toutes