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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. laisserait nécessairement échapper quelques révélations curieuses et piquantes sur le monde réel au milieu duquel elle vivait. La Bibliothèque du Roi ne possède qu’un seul manuscrit de ces lettres". Il est d’une magnifique écriture, mais le malheureux scribe condamné à copier cette correspondance, qui ne remplit pas moins de huit cents pages, n’y a rien compris du tout. Cela fait l’éloge de son bon sens. Un reviseur inconnu, qui apparemment s’édifiait à la lecture de ces lettres, et qui paraît en avoir eu sous les yeux le texte original, a pris soin de rétablir en marge les mots altérés, substitués, transposés ; les phrases disloquées ou omises. Il vous avertit, par exemple, qu’au lieu de ámes manchettes, il faut lire ámes manchottes. Auriez-vous deviné cette correction ?

Les mystiques ont de tout temps affecté un langage à part, intelligible pour eux seuls. Dans ce jargon Jésus-Christ s’appellera le seul nécessaire ; l’Écriture sainte sera la viande restaurante et fortifiante ; c’est comme à l’hôtel de Rambouillet où l’on disait

pas le soleil, mais l’aimable éclairant, et pour des fauteuils, les commodités de la conversation. Le mysticisme est le bel esprit ne

• N° 337, Suppl. franc.