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DE LA REINE DE NAVARRE.

principalement de celle qui à jamais veult demeurer Vostre

bonne cousine et amye, MARGUERITE.

[F. Béth., nº 8550, fol. 121. Dictée. ] www.

14. A MON COUSIN, M. LE MARESCHAL DE MONTMORENCY.

que guéIl y a sy long temps que nous n’avons eu que malades icy, que je n’eusse sceu escripre que mauvaises nouvelles, car M. d’Angoulesme’a sy bien fait veiller Madame, que en sauvant son enfant, a cuidé perdre sa santé pour long temps ; dont, bien rie, n’est encores fortifiée. Et puis, pour n’estre désadvouée de la maison, les ay voulu suivre ; mais voyant que je n’ay point de grace à faire la malade, ne m’en sens plus. Celuy quy donne les tribulacions pour postre salut, n’a voulu longuement voir mon impacience, car c’est aux bons et vertueux que les paines sont données. C’est assés pour moy de servir les malades, sans donner la paine de moy à tant

quy valent

mieulx. Ce porteur, oultre ma lettre, vous en donnera seureté, et de tous les affaires de dessa, vous asseuque voustre maistre met bonne paine à vous secourir, et s’il luy estoit possible luy mesmes y estre en personne, c’est le plus grant désir que pour ceste rant

E Charles, duc d’Angoulème, troisième fils du Roi, né à SaintGermain, le 22 janvier 1522 ; mort aux environs d’Abbeville, le 9 septembre 1545.

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