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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES heure il faict. Je supplie le Dieu des batailles tellement y mettre sa main, que, à son honneur, celuy de ses servicteurs et leurs vies soient gardées. Vous ferés plaisir à Madame de souvent luy escripre, et plus que vous ne pensés, et croiés

Vostre bonne cousine, MARGUERITE. [F. Béth., n° 9127, fol. 11. Auto.) 15. — AU MÊME.

Mon cousin, pourceque depuis le partement d’Esgvilly Madame a esté si tourmentée de sa goutte que jamais ne luy ay veue pareille de longueur et de peu de repos, elle n’a peu veoir vostre lettre, car jusques à ceste heure qu’elle commence à reposer, elle a esté

vingt-quatre heures en estremité de douleurs du pié gauche, après avoir enduré six jours celle du pié droit. Mais elle m’a commandé vous dire que vous luy faictes fort grant plaisir de souvent luy escripre, et qu’elle vous prie ne vous ennuyer de solliciter le Roy comme avez si bien commencé qu’il n’est possible de mieulx, pour le soulagement des gentilshommes et du peuple ; en quoy, oultre le service du maistre et vostre debvoir, faictes chose dont le très grant maistre se contente. J’espère, veu le temps, que n’y ferez long séjour, à quoy elle taschera. Qui me fera finer ceste lettre, vous priant n’oblier ce que vous ay escript par deux aultres, ne sçay si les avez veues ? Mais c’est pour ne dormir à ce que vostre hon père a bien commencé’, car Torez lettre 13.