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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES Vous me priastes que si de quelque endroit de la très saincte Escripture doubtois ou désirois quelque chose, le vous escripre ; à quoy vous feis promesse présumptueuse de le faire. Je vous prie excuser l’aveugle qui juge des couleurs ; car je confesse que

la moindre parole qui y soit est trop pour moy, et la plus clere m’est obscure. Hélas ! quel choix puis-je faire où la différence m’est incongneue ? Ny comme pourray-je demander viande doulce ou saulce, quant je n’ay nul goust ? Parquoy je ne vous demande riens, car je ne sçay que je vous demande. Mais à vous, ministre de tels biens, qui sçavez les gousts des viandes restaurantes et fortifiantes, je vous prie que en vérité, sans fainte, du demeurant de celles qui vous sont par

le donneur données, en vueillez envoyer les miettes, en sorte que vostre vielle mère, enviellie en sa première peau, puisse par ceste doulce et ravissante parolle de vie renouveller sa vielle peau, et estre tel lement repolie, arrondie et blanchie, qu’elle puisse estre au seul nécessaire’. MARGUERITE.

[Supplém. franc., nº 337, fol. 220, verso. Copie. ] 17. — AU MÊME.

4 mai 1524. La dépesche qu’il a fallu faire selon vostre bon conseil, me contraindra, par faulte de temps, à faire du Le scul necessaire, Dieu.