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DE LA REINE DE NAVARRE.

30. — AU MÊME. Fargue’, le 10 septembre (1525). Mon cousin, vous savez assez la peine en quoy m’a mise ce que vous m’avez escript par Périgort, parquoy je ne vous solliciteray autrement de continuer à n’en faire savoir nouvelles. Toutesfois afin que vous ayiez ineilleur

moyen de ce faire, je vous ay fait despescher le courrier après lequel va maistre Christofle, en la plus grande diligence que faire se pourra. Au demeurant, je sçay le travail que donneroit à Madame une despesche venue de là où est le Roy, ou de ma part, faisant mention des affaires de la court de l’Empereur, sans qu’il y eust lettres dudict seigneur. Pour ce je vous prie que vous faites, s’il est possible, que ledict seigneur escripve quelque lettre à madicte dame, par le moyen de laquelle je puisse despescher en France, afin qu’il ne demeure riens de ce qui se doibt respondre au contenu de vostre chiffre et d’aultres affaires qui chacun jour occurrent. J’ay faict ce que j’ay peu pour diligenter mon voyaige, et ay assez bon cueur de faire mieulx, car vous savez assez quelle sera ma pacience jusques à ce que je veoye celuy duquel je vouldroys avoir rachapté la santé de ma propre vie, sans offenser celuy que je prie, mon cousin, vous avoir en sa saincte garde. Escript à Fargue, ce xe jour de septembre.

Vostre bonne cousine, MARGUERITE. [F. Beth., n° 8567, fol. 13. Dictée.] Villagc près de Bordeaux.