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DE LA REINE DE NAVARRE.

Madame, est telle que je ne veulx faillir de vous en mercier, et en rescompense vous rendre semblable plaisir de celle du Roy, qui, Dieu mercy, commence très bien à se fortifier ; et vous asseure que je n’ay failly de luy faire entendre l’affection que vous luy portez et le soing que vous avez au bien de ses affaires, car je serois ingrate de celer un si grant bien ; et, de luy, croyez qu’il n’en veult aultre témoignage que l’expérience qu’il en a de longue main, et que, à l’ouyr parler, se connoist assez quelle estime il a des gens, qui est telle de vous comme de la personne que j’aye jamais veue qui autant mérite la bonne grace

de son maistre ; et je vous puis asseurer que aussy l’avezvous, et que le congnoistrez tousjours en toutes choses. M. le chancelier, le pouvre baron de Saint-Blancard’ feist quelques frais extraordinaires pour mon CC

« autres complices de la conjuration du connetable de Bourbon qui « estoit au bourg de Tarare. Elle est datée de Lyon, 6 septembre 1525. » (Labbe, Éloges des rois de France, t. II, p. 314.) La Croix du Maine attribue à Jean Brinon un poëme, intitulé : Les Amours de Sydire, imprimé à Paris. Brinon mourut avant Marguerite. « Si Brinon vivoit, il en porteroit tesmoignage, qui fut homme grave, prudent, rare exemplaire de « justice ; et quand il mourut chancelier de ce pays, François Olia vier fut mis en sa place. » (CHARLES DE SAINTE-MARTIE, Oraison funèbre, p. 75.)

C’est probablement Jacques d’Ornezan, baron de Saint-Blancard, dont la fille porta la baronnie de Saint-Blancard dans la maison de Gontaut. Les terres du baron de Saint-Blancard touchaient à la frontière d’Espagne ; il paraît que madame d’Alençon s’y reposa avec sa suite, et peut-être emprunta de son hôte quelque sonıme d’argent. J’avais pensé d’abord que ce nom de Saint-Blancard pouvait designer Semblançay, le surintendant des finances, qui aida souvent de 13