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DE LA REINE DE NAVARRE.

j’ay, car je voy clairement la circonstance telle, que vostre venue parmy nous ne vous peult consoler, comme vous le désirez. le Roy ne vous verroit pas voulontiers. Mais la cause qui fait qu’on ne s’y accorde, c’est la délivrance des enfans du Roy, laquelle le Roy estime aultant que celle de sa propre personne, comme bien au long je l’ai expliqué à ce messager,

lequel vous en peult dire toute la vérité, car je m’en suis confiée à luy. Mais dès que je verray l’occasion propice, j’espère à Dieu que je ne vous feray point attendre, lequel Dieu, mon cousin, est tout mon désir. Priez le de me donner la cognoissance de luy, comme j’y aspire, et de croire fermement qu’il est tout. Et où vous trouverez que je vous peulx faire service, je vous prie comptez y, car Dieu m’a donné volonté d’appaiser l’envie ou de l’abattre. Aussy que je suis d’aussy bon couraige envers vous, comme il m’est possible d’estre pour l’ung des miens, et plustost encore à cause de l’affeccion fraternelle, que pour les lyens d’une chair et d’un sang périssables. Car ceste aultre naissance et second enfantement, c’est la véritable et parfaite union, en laquelle désire vous estre unie

Vostre bonne cousine, MARGUERITE’. . Il paraît que le comte de Hohenlohe ne vint pas en France. Cependant son biographe allemand reste dans le doute sur ce point. Ce qu’il y a de sûr, c’est que François Ies écrivit de sa main à ce prélat ; mais la commission était donnée de vive voix au porteur de ce billet, qui n’est qu’une lettre de créance. On ne peut donc savoir en quoi elle consistait.

Le Roi écrivit encore au comte de llohenlohe en 1528, pour lui