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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES Ce porteur est demeuré ce jour pour vous rendre compte de ma médecine, qui hier ne me fist riens, et aujourd’huy encores mains. Maistre Jean Goinret’est venu, qui la me baillera demain plus forte, afin je soye en estat que je n’aye plus besoing de garder la chambre. Ce porteur vous dira sy je laisse à ouir et que

CC percée et la fleur de lys au front et puis envoyé és prisons de mon «  sieur de Paris pour achever le demourant de sa vie. Et pour veoir

« ladicte exécution, à la sortie dudict Berquin qui estoit au pallays, « estoient plus de xx mil personnes. Et luy ainsy condampné en appela « en cour de Rome et au grand conseil ; parquoy par arrest de la « court de parlement, le lendemain, qui estoit samedy xvil dudict « apvril, fut condampné à estre mis en ung tumbereau, et mené en Grève, et à estre bruslé. Ce qui fut faict l’an et jour dessus dict. » (Ms. de Saint-Germain, n° 1556, fol. vij*xxiiii, sic.) « Contre Berquin, lutherien bruslé à Paris le samedy xxuue jour de « apvril, mil vºxxix. (1529.) ( « Du faux Berquin et de ses documens « Dieu s’est vengé par les quatre élémens : « Terre luy a desdié sépulture ; Feu l’a destruit et sa fausse escripture ; Tisons par eao pluviale arrosez « Sc sont plus fort esmeus et embrasez. « Dont (pour la fiu du malheureux comprendre) L’air par les vents eu a recen la cendre. » (Ibid., fol. vi xxi, sic.) ec

Guillaume Budé fut un des douze juges de Berquin. Pendant trois jours il s’était efforcé vainenent d’amener l’accusé à un désaveu de ses doctrines.

"Maître Jean Goinret, ou Goinrot, est souvent cité dans ces lettres. Ce médecin, attaché à la maison de Marguerite, était assez avant dans la confiance de sa maîtresse : « Il est, dit la reine de Navarre à Montmorency, il est de mauvaise niontre (d’un cxtérieur peu prevenant), mais il m’est seur et loyal. » Il paraît avoir fait quelquefois l’office de courrier.