Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/28

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NOTICE

Qu’elle a le corps droit, beau, chaste et pudique ; Son cœur constant n’est, pour heur ou malheur, Jamais trop gay ne trop mélancolique ; Elle a au chef un esprit angélique Le plus subtil qui oncq’aux cieulx vola. 0 grant

merveille ! on peut voir par cela

Que je suis serf d’ung monstre fort estrange ; Monstre je dy, car, pour tout vray, elle a Corps féminin, cœur d’homme et teste d’ange. Dans une autre pièce, Marot célèbre plus particulièrement les qualités de l’esprit et le talent d’écrivain de la reine de Navarre : Entre autres dons de

graces immortelles, Madame escript si hault et doucement, Que je m’estonne en voyant choses telles Qu’on n’en reçoit plus d’esbahissement. Puis quand je l’oy parler si saigement Et

que je voy sa plume travailler, Je tourne bride, et m’esbahis comment On est si sot de s’en esmerveiller’. · Il est certain que ces deux épigrammes s’adressent à Marguerite ; les premières éditions de Marot s’en expliquent positivement. Il n’en est pas de mème d’une foule d’autres pièces dans lesquelles les commentateurs, guidés par leur seule perspicacité, ont voulu reconnaître la reine de Navarre. M. Auguis surtout doit se reprocher la complaisance de ses systèmes sur Marot et Marguerite

; il faut en citer des exemples pour en combattre les effets.

A une dume touchant un faux rapporteur (t. III, p. 231). M. A. date cette pièce de 1521, et il écrit en note : « Cette épigramme a été faite au commencement des murniures que causa l’inclination de madame d’Alençon pour Marot. » Du mois de mai et d’Anne (t. III, p. 216). Cette épigramme paraît avoir été faite dans le temps des murmures de la cour au sujet <<