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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. 9 C’était alors la mode des emblèmes et des devises ; chaque personnage important de la cour avait la sienne. Francois Jer avait pris une salamandre au milieu des flammes avec ces paroles : Extinguo, nutrior, pour signifier que ses passions étaient sa vie, mais qu’au besoin il savait les dompter ; Marguerite témoignait la noblesse de sa naissance et de ses inclinations par une fleur de souci ou de tournesol qui regarde le soleil, accompagnée de cet hémistiche de Virgile : Non inferiora secutus 1

La galanterie, dans l’acception qu’on attachait alors à ce mot, n’était nullement incompatible avec la piété et la vertu. Marguerite était galante, c’est-à-dire enjouée, aimant la poésie, les arts, des amours de Marot avec madame Marguerite. » M. Auguis la date de 1518.

L’an vingt et sept, etc. (t. III, p. 198). « Il paraît que ce fut en 1527

que Marot devint amoureux d’Anne, c’est-à-dire de madame Marguerite. »

A une dame, pour l’aller voir (t. III, p.236). « Cette épigramme fut faite dans les premiers murmures qu’excitèrent les assiduités de Marot auprès de madame Marguerite. » Et M. A. date celle-là de 1528. On signalerait au besoin d’autres dates discordantes, mais ces quatre doivent suffire pour le but qu’on se propose. · Le subtil et raffiné père Bouhours trouve ici à reprendre : « Ces paroles, dit-il, sont belles et harmonieuses, mais ce secutus ne convient

pas une femme. Cela s’appelle un solécisme en fait de devise. » (Entretiens d’Ariste et d’Eugène, p. 313, éd. d’An- sterdam.)

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