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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES empescha entièrement l’obéissance du Roy et la jouissance de luy, je désirerois bien qu’il pleust au Roy le faire venir’par deçà, afin qu’il remonstrat ses droits, pour luy estre gardés, s’il en a ; aussy, s’il n’y a rien, pour l’apprendre à obéir audict seigneur". Je vous prie, mon nepveu, faire despescher une bonne lettre à ceste fin, comme vous dira ce porteur, par lequel s’il vous plaist me mander des nouvelles du Roy et des vostres, c’est le plus grant plaisir que pour ceste heure peult avoir

Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE.

(F. Béth., n° 8550, fol. 53. Auto.] que plus

sassiné en pleine église par Arnauld, le père, zelo fidei incensus, dit Sponde.

Cet écrivain reconnaît que Gérard Roussel menait une vie irréprochable, prêchait souvent, nourrissait des bataillons de pauvres et instruisait des troupes de petits enfants ; mais il n’en était dangereux. Il était parfaitement catholique à l’extérieur, semper se catholicum exterius profitebatur ; il reniait hautement Luther et Calvin ; ce dernier composa mème un livre contre Gérard Roussel sous ce titre:Adversus Nicodemitas, mais Sponde n’en est pas la dupe, et sa pénétration découvre facilement sous ce jeu concerté l’hypocrisie hérétique.

Gérard Roussel avait le tort de prêcher à la cour de Nérac en habit de laïc ; on dit aussi qu’il donnait la communion sous les deux espèces. Gérard Roussel n’a point d’article dans les dictionnaires biographie ques; on a tâché de l’indemniser de cet oubli par cette note un peu longue.

  • Le compétiteur.
  • Au Roi.