Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
280
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES ung peu mal à Bloys, avecques ce qu’on l’a voulu fascher par

delà. Et pour changer d’air, iroit voulentiers veoir ung amy sien pour ung temps, si le plaisir du Roy estoit Iny vouloir donner congié. Il a mis ordre en sa librairie, cotté les livres, et mis tout par inventaire, lequel il haillera à qui il plaira au Roy. Je vous prie demander son congié au Roy, et me faire sçavoir de sa bonne santé et de vos bonnes nouvelles, et ferez singulier plaisir à celle qui est Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE. [F. Béth., nº 8514, fol. 79. Dictée. ] 99. AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR. (Grez-en-Gâtinois, septembre 1531.) Monseigneur, voyant la maladie de Madame si variable que une heure il semble qu’elle doive mourir, et l’autre, retourner en santé, je ne vous ay ouzé escripre, ne vous pouvant riens asseurer, espérant que le changement de l’air’, veu l’opinion qu’elle y avoit, avait offertes, sollicita son congé, comme on le voit ici, par l’entremise de sa protectrice. La visite à un amy sien n’est qu’un prétexte ; il s’en alla à Nérac, où il acheva tranquillement sa vie à l’âge de quatre-vingt-onze ans, en 1536. La reine de Navarre lui Git l’honneur de suivre son convoi Solemnem funeris pompam mærens præsentia sua honoravit. (SCÆ. SAMMARTH., Élog.) En cette même année 1536, Erasme mourut à Bâle, et une comete avait paru dans le ciel. Dolet rapprocha ces trois événements dans une jolie pièce de vers latins. (Carm., lib. IV, p. 156. Lugd. 1558.) · Elles étaient parties de Fontainebleau pour aller à Romorantin. Louise de Savoie fut forcée de s’arrêter à Grez, près de Nemours,