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DE LA REINE DE NAVARRE.

luy serviroit ; et pour vous en dire la vérité, comme je say qu’il vous plaist vous en fier en moy, je n’y treuve nul amendemant. Vray est que samedy qu’elle arriva icy elle endura très bien la litière sans se plaindre, et si estoit mal assise ; mais elle n’eut envie de vomir ny ne prist riens pour sa foiblesse comme elle avoit de coustume, et se trouva très bien à son arrivée, et hier assés passablement tousjours avecques ses douleurs dle ventre et de colicque. Cejourd’huy je l’ay trouvée fort foible, plus qu’elle n’a esté ; sa voix, débile ; son halaine, pressée ; avecques des paroles si tristes, qu’il n’y a nul qui les puisse porter. Il est des jours qu’elle tient ces propos ; les aultres, non. Toutesfois, Monseigneur, je la vois sans cesse affoiblir, en sorte que si je le vous célois, je ne vous serois telle

que je suis, vous suppliant croire que si

moyen elle ne s’esforce à manger et se resjouir , je ne voy nul de qui elle se pregne en gré. De ce qui surviendra incessainment, vous en advertira, ( se recommandant tant et si très humblement qu’il luy est possible à vostre bonne grace) Vostre très humble et très obéissante subjecte et seur, MARGUERITE’. (F. Béth., n° 8595, fol. 14. Auto.] par vostre

bon où elle succomba, le 29 septembre 1531, agée de cinquante-quatre ans,

Mourut Louise de Savoye d’une maladie qui l’avoit allligec plusieurs ans durant. Elle estoit pleine d’espérance de pouvoir re «  convrer sa santé, suivant l’asseurance que luy en donnoit Braillon, médecin de grande estime. C’est pourquoi, bien qu’agitée d’une grieſve fichvre, elle ne laissoit pas pourtant d’avoir l’ail aux affaires CE