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DE LA REINE DE NAVARRE.

estre, c’est de moy, à qui vous mettés ung affaire en main où j’ay tousjours espérimenté n’avoir nul pouvoir. Mais si j’entendoys aussy bien comme l’on peult vaincre par rigueur et audace ung cueur obstiné que vous faictes la passion de M. de Saint-Pol, je me feroys forte

que le Roy seroit obéy, vous priant, si vous voulés y voir quelque fin, et aussy pour me ayder, m’envoyer quelque homme qui puisse respondre à ung cerveau plein de conclusions d’avocas, car mon esprit n’entend ne procès ne contrainte. Je vous donneray cette paine de faire mes plus que très humbles recommandacions à la bonne grace du

Roy, et luy dire que, selon ce que vous m’avés mandé, j’ai escript au roy de Navarre ne faillir à son obligacion. Il aura dans quatre jours ma lettre, et suis seure qu’il n’y faudra, si Dieu luy donne faute de inoy

J’attends à dimanche madame de Touteville, envers qui je feray ce que le Roy commande, vous priant (pensant au passetemps que je y auray) avoir pour recommandée à vos bonnes prières

Vostre honne tante et amye, MARGUERITE. (F. Béth., n° 8549, fol. 37. Auto.] 105.

— AU MÊME. (Du même lieu et la même semaine que la précédente.) Mon nepveu, j’ay veu ce qu’il a pleu au Roy m’escripre et mander par Beaulnoys ; aussy la vostre, par 19