Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
290
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES laquelle je congnois que vous voulez que je m’en aille, ce que je eusse fait samedy ; mais pour vous parler en femme de mesnaige, j’ay trouvé icy à mon retour madame Katerine, ma sœur’, que je menay icy pour la guérir, en assez bonne santé, me pressant de retourner en son monastère, ce que je luy accorde, et est partie avecques ma litière et cheval, en sorte que je suis contrainte d’attendre leur retour, qui ne peult estre plus toust que lundy ou mardy. Or, comme je vous ai escript, madame de Touteville se doibt icy trouver dimanche ; si vous trouviés bon que ce mesme jour sa fille y peust estre, je les emmeneroys toutes deux devers le Roy, ayant parlé ensemble avant que le

voir, espérant que mais qu’elles se seront veues, leur voulonté d’ouy ou de non sera bien toust congnue, et vous proumets ma foy que, oultre l’aize de voir le Roy, la Royne et ceulx que j’ayme, l’aise que vous me donnés de m’ouster d’icy, m’est si grande, qu’elle se peult nombrer entre tant d’aultres à quoy je me sens tenue à vous, qu’il n’est possible de plus. Vous priant, mon nepvei, penser que si Nostre Seigneur me donnoit l’effet selon la bonne voulenté, vous connoistriés l’affecsion que vous a toujours porté, porte et portera à jamais

Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE. P. S. Remetant le surplus à ce porteur, nepveu de · Catherine, ou Quitterie, sąur de Henri d’Albret, abbesse de la Trinité, à Caen.

  • Adrienne, héritière du nom et des grands biens d’Estonteville.