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DE LA REINE DE NAVARRE.

jamais n’estre bien traictée que

l’aultre ne soit maryée. Je suis seure que la mère désire que sa fille le veuille, pour la paine et crainte en quoy elle est d’estre hors de la bonne grace du Roy. Quant à moy, j’en ay faict mon devoir, parquoy je m’en descharge et vous en charge, pourceque je ne me veulx point mesler de séparer l’amitié de monsieur de Saint-Pol, car entre nous, pouvres femmes de mesnaige, n’entendons riens à rompre si honneste amour, car nous ne’savons comment elle se peult prendre. Par quoy remettant le tout à vous, m’en voys prier Dieu en mon désert, vous priant croire sans mocquerie que si Dieu me faisoit digne d’estre ouye, vous aparceveriés de l’affecsion que porte à vostre bien, salut, honneur et consolacion

Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE’. (F. Béth., n° 8514, fol. 31. Aulo.] 2 · Peut-être faut-il lire car nous savons. Marguerite ne reparle plus de l’affaire de madame d’Estouteville, dont la conclusion fut celle-ci : Au mois d’août 1534, le Roi, par lettres patentes données à Fontainebleau, érigea la baronnie d’Estouteville en duché, en faveur d’Adrienne d’Estouteville et de François de Bourbon, comte de SaintPaul, son futur mari* ;

Et le 9 février 1535, fut passé, à Paris, le contrat de mariage d’Adrienne d’Estouteville et de François de Bourbon. M. de Saint-Paul mourut en 1545.-— Brantôme lui a consacré quelLes pièces relatives à l’érection du duché sont dans le P. Anselme, V, 249. Le contrat de inariage, dans le même volume, p. 555. — Il se termine par ces mots : « Donne à Paris, le 9 février 1534. » Mais il faut observer que c’est avant Påques. Les lettres patentes, qui sont du mois d’août 1534, disent : « M. de SaintPol, son futur mari. » Le mois de férrier suivant est donc pour nous en 1535.