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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES Mi

1 110. —— AU MÊME’.

(Hiver de 1534.) Mon nepveu, j’ay plus que jamais occasion de vous mercier de la bonne despeche que par vostre moyen ques pages (Hommes illustres et grands capitaines, LXIII), où il loue sa valeur, sa sagesse, et le représente comme un des plus intimes favoris du Roi.

Sa femme mourut en 1560. Parmi les personnes qui vinrent, en 1549, en Béarn, assister aux obsèques de la reine de Navarre, on lit, avant les noms des ducs de Montpensier, de Nevers, d’Aumale, d’Étampes,

etc., celui de « Madame la duchesse d’Estouteville, vefve de feu monseigneur de Sainct Pol. » Dans la nuit du 18 au 19 octobre 1534, on afficha à tous les coins de Paris de longs et terribles placards contre la foi catholique. On y attaquait la messe, la prière pour les morts, etc., etc. ; on y disait, de l’eucharistie : Il ne se peut faire qu’un homme de vingt ou trente ans soit caché’en un morceau de paste comme leur oublie.* » La province en fut également infestée, et il s’en trouva jusque sur la porte du château de Blois, où la cour était en ce moment. La colère du Roi fut extrème. Il ordonna dans Paris une procession publique expiatoire, dont le curieux détail est rapporté par Strobel (Beytraege, etc., V, p. 29). On ſit, en outre, des recherches actives pour saisir les coupables. On commença par arrêter tous les Allemands, comme soupçonnés d’hérésie ; quelques-uns furent suppliciés par le feu, sur la place de l’Estrapade. Gérard Roussel, abbé de Clérac, qui avait eu la permission de prêcher à Paris, fut aussi arrêté comme suspect ; on lui fit son procès, dont l’issue lui fut favorable. (Actiones et moniinenta martyrum, cité dans STROBEL : Neue Beytraege, etc., t. V, p. 7.)

  • Ce placard est inséré en entier dans les Veue Beytraege sur Litteratur de

Strobel, t. V, 1° part. On l’attribue à Guillaume Farel, et ces imprimés etaient reuus de Suisse. (Lettre de Sturm à Velanchton, ibid.)