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NOTICE

grand mère, la sénéchale de Poitou, qui avait succédé près de Marguerite à madame de Châtillon. Marguerite elle-même se donna la satisfaction d’insérer ce récit dans ses Nouvelles. A la vérité elle ne nomme personne ; l’amiral n’est désigné que par ce titre vague un gentilhomme, et Marguerite se cache sous le voile assez transparent d’une princesse de Flandres. Mais quand nous n’aurions pas le témoignage de Brantôme, la vivacité du récit, la précision des petits détails suffiraient pour faire reconnaître l’héroïne dans la conteuse.

Il est à noter que Marguerite aime à raconter des aventures de Bonnivet, et, sans le nommer, ne manque jamais de le combler d’éloges : 1 « estoit si saige et si hardy, que de son aage et de « son temps, il y a eu peu ou point d’hommes « qui l’ayent surpassé, comme sa glorieuse mort « nous en est une bonne preuve. » (Nouv. 58º.) On voit que Marguerite, bonne chrétienne, avait pardonné à la mémoire du téméraire. Le 25 février 1525, jour de saint Mathias, eut lieu cette bataille de Pavie si tristement mémorable. La victoire balançait ; nous n’étions encore que menacés. Le duc d’Alencon, au lieu de voler au secours du Roi avec l’aile gauche qu’il commandait et qui n’avait pas encore donné, prit