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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES sion ne si neïfve qu’il fait, car il congnoist la différence de ceulx qui le servent par amour ou pour profit’, et voit bien maintenant la paix qu’il a au prix du tourment continuel que l’on luy donnoit, car la diligence de M. le grant maistre, qui honore ses affaires, luy fait voir clerement la paresse des aultres qui s’en sont meslés, et dans peu de jours nous voirons que Dieu est juste, qui fait enfin congnoistre la vé. rité. Qui sera ma fin, vous priant à vous et à ma commère croire que je ne perdray heure où je vous puisse donner à congnoistre que je suis Vostre bonne cousine et parfaicte amye, MARGUERITE.

[F. Béth., n° 8489, fol. 74. Auto.] 113. — A MON NEPVEU,

M. LE GRANT — MAISTRE ". (Été de 1536.)

Mon nepveu, il me semble que

Nostre Seigneur faict tant de graces au Roy et à ses serviteurs, que · Ceci paraît dirigé contre l’amiral de Brion, chef de la coterie politique opposée à celle de Montmorency. · Le poëte porteur de cette lettre de recommandation pourrait bien être Marot ; en voici les raisons: Marot rentra de son exil de Ferrare en France, au milieu de l’année 1536 ;

Marguerite dit que le porteur a peu de semblables pour honorer par ses écritures les louables faicts des vertueux ; cela convient au talent et à la réputation de Marot ; Marot travaillait à une histoire en prose du règne de François Ier. Ce fait, qui n’a pas été remarqué, n’est pas douteux; le poëte le dit