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DE LA REINE DE NAVARRE.

121. — AU MÊME. (Valence, 1536.)

Mon nepveu, suivant vostre bon conseil, je vins icy hier trouver le Roy, quy estoit sur les rampars qu’il faict faire’, et me fit sy hon visaige et dit tant de bonnes paroles, que j’ay congneu que ma veuë ne luy a point augmenté son ennuy ; mais m’a dict qu’il n’avoit riens jusques à maintenant ; qu’il faict tout son pouvoir de se divertir et faire bonne chère, et est en très bonne santé ; et sy vous puis dire que jamais maistre n’eut tant de contentement de servicteur qu’il a de vous, et a dict que vous estes venu au trot de M. de Mauléon : c’est de mettre la main à l’espée et à la bourse, quy n’a encores esté offert de nul servicteur, combien qu’il y en ait à quy il ne default

que le bon

vouloirº. Il ne parle à nul quy viengne du camp qu’il ne vous loue, tant que jamais lieutenant du Roy n’eut l’estime que vous avés. Il m’a commandé demeurer icy jusques à son partement, quy est ce que vous voulés, et n’avés pas tort, car je vous promets ma foy que vous n’y aurés jamais personne quy vous aime tant que moy..

Mon nepveu, ce porteur m’est seur et loal 4, et . Du Bellay, t. II, p. 75. ( Ed. Petitot.) . L’amiral Brion ?

3 Du camp d’Avignon. 4 C’est son médecin, Jean Goinret. Cette lettre et la suivante pa raissent avoir été envoyées ensemble et écrites le même jour.