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DE LA REINE DE NAVARRE.

Celuy qui ressemble à l’Evesque de Maillezais’estoit hier tout davant moy quaut je vous dis adieu. Le Roy l’advisa bien, qui me dict après souper qu’il pensoit bien qu’il escripvroit vostre adieu en Bourgoigne”, dont il estoit bien aise, afin que ceux qui vous ont cuidé nuire voyent leur labeur effacé. Mais il [le] m’a dict d’un visaige tant bon, et avecques tant de louanges, qu’il feust une heure après son souper, qu’il me vint chercher seule, pour me parler du contentement et de la seureté qu’il a de vous, et vous treuve tant à dire, que vous diriés qu’il est tout seul. Il preste l’oreille à tout le monde, et prent tant de paine que de

temps il connoistra celle que vous avés eue continuellement. Il me semble que vous ferés bien de le louer par vos lettres du travail qu’il prent pour ses affaires, et le prier ne s’en ennuyer pour ung mois, car il commence fort bien ! Je vous prie aussy, mon nepveu, sitoust que vous sçaurés que les bandes de Guyenne’viendront en Avignon, le me mander, ou à Monsieur, si je suis partie ; car si je (y) suis, je solliciteray bien son partement, et il ne fault de le me dire à toute heure. Or, mon nepveu, estant seure que tant que Dieu en peu

pas 1 Geoffroy d’Estissac, protecteur de Rabelais. Celui qui lui ressemblait était un homme de la coterie de l’amiral de Brion ; mais qui ? 2 A Brion qui était gouverneur de la Bourgogne. 3 Les quatre mille fantassins levés par le roi de Navarre.

  • Le départ d’Henri, duc d’Orléans, qui voulait aller rejoindre

Montmorency à Avignon. Le Roi eut de la peine à le lui permettre. (GAILLARD. T. II, p. 207.)