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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES vous touche de près) que de veoir en vostre absence qu’il luy plaist, non seulement vous rendre obligé par l’honneur qu’il vous faict et la fiance qu’il a en vous, mais encores ne veult il que riens de vous demeure sans la seureté de sa bonne grace, et que d’aultant que

vous n’en avés jamais voulu parler à nul amy que vous ayiés pour le luy faire entendre, d’aultant trouvés vous meilleur ce qu’il a faict de sa naïfve voulenté. Je vous proumets, mon nepveu, qu’il m’a dict qu’il a tant de fiance à vous, et sy seure congnoissance combien vous luy estes nécessaire, qu’il n’y a chose qu’il pense estre pour vous et les vostres, qu’il ne fasse. Sur cela, il s’est fort courroucé de vostre pouvoir’, et a dict que l’on le dispose vistement le plus ample que l’on pourra, car vous ne ferés rien qu’il n’advoue, et que sy ce n’estoit pour les aultres à quy vous avés à commander, il ne vous en bailleroit point, pourceque vous seul congnoissés sa voulenté, et sçavés bien que tout ce que vous ferés, il le tiendra pour faict. Je vous proumets que plus il va en avant, et plus il congnoit le soulaigement qu’il a quant vous y estes ; mais espérant vous veoir bien toust, il porte tout le faix. Or, mon nepveu, j’ay mon congié pour partir vendredy. Sy vous estes encores en Avignon, je vous iray veoir, sinon je partiray du Pont-Saint-Esprit pour aller à Toulouse. Vous priant sy vous m’escripvés, mettre ma lettre avecques celle de Villendry, et celles 1 « Pouvoir du grand-paistre de Montınorency en l’armée de Provence. » (Dupuy, vol. 500, fol. 8, date du 14 juillet 1536.) · Les aultres, Brion et ses partisans.