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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES je pourray d’aller trouver vostre souldart” pour

le vous envoyer. J’eus hier lettres de luy, qu’il m’asseure estre la disiesme de ce mois à Montpelier, où je mettray paine d’estre, car puisque vous n’estes en Avignon, il n’y a personne qui me sceut arrester. Ce que je me haste, est afin d’estre plus toust preste du retour. En attendant, je vous requiers me mander souvent de vos nouvelles, mais non plus de vostre main, car vous sçavés que je sçay assés les affaires que vous avés, où vous n’avés besoing de perdre une heure de temps, et aussy que vous me tenés tant vostre, que vous me feriés tort sy vous n’usiez envers moy comme envers vostre mère. Par quoy, je vous reprie, ne m’escripvés plus que par lettre d’aultre main ; mais donnés ordre que j’en saiche souvent, pour la plus grant grace que je vous demande après celle que vous m’avés promise, d’avoir mon mary pour recommandé. Je suis seure que vous le trouverés tel que vous vouldrés, et que amitié sera de longue durée, et, en la fiance que j’en ay à vous, je ne me donneray paine de luy, puisqu’il sera entre vos mains. Et si Dieu me faict cest heur de vous pouvoir une fois rendre tant d’obligacions que luy et moy avons à vous, vous congnoistrés que riens n’y sera espargné, car vous pouvés dispouser de nostre maison comme de la vostre ; quy sera priant celuy en la main de quy sont les victoires conduire vostre esperit et vostre bras à sa gloire et le salut de ce royaulme. De quoy incessamment, ne vous pouLe roi de Navarre, son mari, qui antenait quatre mille hommes levés en Guvenne.

son) our la fin,