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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

(C SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. « que je leur fais leur touche plus au cœur. Le roy

François en aimoit fort la Reyne sa sœur qui, « par pareilles faveurs, estoit coustumière à luy a gaigner et entretenir ses serviteurs. » (BRANTÔME, Vie du prince de Melfe.) Si Marguerite sentit quelque penchant vers des idées de reforme, ce fut vers l’âge de trente-trois ans, pendant les années 1525 et 1526. Il y avait alors à Strasbourg un doyen du grand chapitre, nommé le comte Sigismond de Hohenloë. Ce doyen donna le premier à ses chanoines l’exemple de l’apostasie. Dès 1521, il s’était rallié au parti de Luther, dont il cherchait à propager les doctrines par sa parole et par ses écrits !. Le comte de Hohenloë, tourmenté de son zèle de prosélytisme, imagina de gagner la France à Luther, et pour arriver à ce résultat ne vit rien de mieux

que d’entrer en correspondance avec la duchesse d’Alençon. Le Roi était captif en Espagne ; Marguerite répondit en son nom et au nom de sa mère. Ce commerce dura jusqu’après le retour de François ſer, qui se mit en rapport direct avec le doyen de Strasbourg. Le comte de Hohenloë désirait beaucoup venir à Paris

pour travailler au progrès de son cuvre ; Dans ce but il publia, en 1525, en allemand, le Livret de la Croix, réimprimé à Leipzig en 1748.