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NOTICE

il avait adressé à Marguerite des lettres dans ce sens jusqu’au fond de l’Espagne. Quelque temps on le flatta de l’espoir de réaliser son projet. Mais on différait : l’heure n’était pas venue ; on l’avertirait quand le moment serait favorable. Enfin le 5 juillet 1526, madame d’Alençon lui écrivit que la chose n’était point praticable, et qu’il n’y fallait plus songer. Les originaux de ces lettres sont perdus. On en a retrouvé et imprimé quatre, mises en allemand par

le comte de Hohenloë, qui les traduisait avec soin au fur et à mesure qu’il les recevait". L’éditeur de Leipzig produit ces lettres comme fort remarquables ; elles sont assez insignifiantes. Ce sont des remercîments, des phrases en style mystique, que la version allemande ne contribue pas à éclaircir ; d’autres phrases vagues sur le désir de marcher dans le chemin de la vérité, des protestations de foi, d’amour de Dieu, etc., etc.

Si le comte de Hohenloë a pris tout cela pour une adhésion secrète mais formelle aux doctrines luthériennes, c’est qu’il ne demandait pas mieux que de s’y méprendre. Les protestants, et après eux des écrivains catholiques, ont affirmé Merckwürdige Lebens — Geschichte des Grafen SIGISM. Von HOHENLŒ, p. 61 et sqq. 1