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DE LA REINE DE NAVARRE.

en mes lettres que vous voirez touchant les mortepayes de Brest, qui n’ont eu argent depuis neuf mois. Vous sçavez quels gens ce sont, et qu’il ne fault que ung manvais garson pour faire une meschanceté qui pourroit tourner à grand dommaige ; quy sera fin du commencement de mes lettres, car vous en aurez bien souvent de plus longues. Priant Dieu, M. d’Izernay, qu’il vous ait en sa saincte et très digne garde, à Amiens, le xx jour d’apvril, La bien vostre, MARGUERITE. [F. Béth., nº 8550, fol. 149. Dictée. ] 133. — A M. DE MONTMORENCY. (Amiens ? 21 avril 1537 ?) Mon nepveu, je commenceray par louer Nostre Seigneur des

graces qu’il vous faict, qui sont sy grandes et contynuelles, que tout le royaulme a grant occasion de se resjouir comme il fait. Or, mon nepveu, combien que vos affaires ne vous doivent laisser lire ceste lettre, sy fault il que je vous

die deux choses : l’une, que j’ay veu à Chasteaubryant le seigneur de la maison, ayant encores un peu de fièvre, dont il a esté guéry à ma venue, et m’a fait telle chose que vous pouvez penser. Il est en une grant paine pour

la peur qu’il a de Brest, veu les mains quy est une telle pièce et de si grant importance, car le lieutenant et les morte-payes ne sont poin ! entre