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DE LA REINE DE NAVARRE.

meraye’; mais nous n’y voyons ordre sy vous ne la retirés, luy rompant son train, et sy ne luy ferés peu de bien pour sa santé de luy oster ceulx qui ne cessent de la faire ennuyer et luy mettent en la teste tout plain de fascheries, à quoy par vostre commandement saura bien donner ordre ledict de Pommeraye, quy vous est tel servicteur que vous cognoissés. Sy vous voulés que, en attendant vostre retour, elle viengne là où est ma fille, vous sçavés que tout ce que j’ay est à vous comme vostre maison mesmes. Or, mon nepveu, vous sçavés que je n’ay jamais cessé de vous donner paine ; encores fault il que

à ceste heure, quy est l’estrémité de l’affaire du roy de

Navarre, vous veuilliés vous monstrer tel amy que nous espérons vous trouver. C’est que sy

Dieu nous donne la pais par vostre moyen, vous veuilliés avoir et 22,

l’assassina. Il paraît démontré que Françoise de Foix mourut seulement en 1537.

Cependant, même à cette époque, M. de Châteaubriant n’échappa point au soupçon d’avoir häté la fin de sa femme. Il y eut des poursuites commencées, qu’il étouffa par la protection de M. de Monimorency, et cette protection, M. de Châteaubriant l’acheta au prix de toute sa fortune. Les Mémoires de Vieilleville, livre i, chapitres 21 font connaître par quels moyens Montmorency s’appropria la terre de Châteaubriant. Voyez aux Pièces justificatives, nº IX. " « AM. de La Pommeraye, conseiller et maistre d’hostel ordinaire du Roi. » —-Adresse d’une lettre de M. Montmorency. (GAIGNIÈRE, t. I, f. 118.)

Ce La Pommerave paraît avoir été l’homme de confiance, le factotum du connetable. Montmorency lui écrit, au sujet de la donation dont il a été parlé dans la note précédente, que « M. de Chasteaubryant est disposé à mieux faire encore. » (Ms. Béth., 8620, fol. 195.) Voyez les Pièces justificatives, 11° IX.