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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES 138.— A MON NEPVEU, M. LE GRANT-MAISTRE. par ce

Vanves, 27 juing (1537). Mon nepreu, j’ay esté merveilleusement aise d’avoir entendu

que l’on m’a escript de la court et par les lettres d’Estienne, l’ung des vostres, la disposition de M. le Daulphin et la vostre, et le bon ordre que

vous donnez aux affaires de par delà, dont ung

chascun vous loue et estime. J’ay sceu aussy le chemin que

prennent les ennemis, et m’a semblé qu’ils ne sçauroient pis faire pour eux que de se adresser à Thérouenne ou à Boulongne, estant lesdictes villes si bien garnies et munies de toutes choses comme elles sont. Je vous prie, mon nepven, commander audict Estienne ou aultres tel que vous adviserez, que je puisse estre souvent advertie des nouvelles de M. le Daulphin et des vostres, sans prendre la paine de m’en escripre, pour les continuelles et nécessaires occupations que

je sçay que vous avez ailleurs. Pour vous faire sçavoir de la disposition du roy de

Navarre, il changea hier l’air du pont Sainct-Cloud en celui de Vanves, où il s’est assez bien trouvé, et commence à se pourmener par la chambre. Mais il est encores si foible qu’il ne peult pas faire sans se reposer. J’espère, aidant Nostre Seigneur, qu’il sera bien toust guéry et en estat de faire service au Roy, selon le désir qu’il en a. Je croy, mon nepreu, que vous avez bien sceu grant chemin