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DE LA REINE DE NAVARRE.

comme le Roy s’est trouvé mal, de quoy j’ay esté en très grant paine. On a envoyé quérir M. Burgencis, qui estoit icy avecques le roy de Navarre, pour aller

devers luy. Il est parti ce matin. J’entends que ce ne sera rien, car si sa maladie continuoit, le roy

de Navarre m’a dict qu’il me donneroit congé pour aller devers luy, luy faire service pour nous deux. Au surplus, mon nepveu, l’homme qui poursuit l’affaire de Daulphiné, que vous entendez, est encores à la court pour entériner unes lettres du Roy addressées au président Bertrandy, pour exécuter la commission qui luy est addressée par le Roy, et n’a peu encores entériner les lettres, à cause des menées que

l’on faict au contraire ; et une raison qu’on allègue, c’est que Gadaigne veult avoir la ferme du sel, et prester une grosse somme d’argent au Roy, ce qu’il ne vouldra pas faire s’il congnoist que l’on veuille icy maltraitter son prédécesseur. Congnoissant les menées et ceulx qui les font, le roy de Navarre et moy avons envoyé M. de Juilly devers le Roy en diligence, pour luy offrir de vostre part et de la nostre lout ce qui pourra venir de ceste confiscation, et le supplier qu’il s’en aide au besoing pour son service, ayant bien le pouvoir cy après de nous en récompenser. Je vous prie, mon nepveu, en escripre encores unes bonnes lettres à M. le chancelier, car il me semble qu’il en est besoing. De nostre cousté, nous y ferons pour vous comme pour nons mesmes.

Il est temps, mon nepveu, que je fasse fin de lettres, suppliant Nostre Seigneur vous donner aussy bonne