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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES désire en estre pourveu, se nomme Rocheto’, et est homme pour bien faire ledict office ; aussy est ce luy au nom duquel le Roy l’a m’a octroyée, et me seroit, je vous asseure, M. le chancelier, une chose tant mal aisée à supporter que d’estre ainsy circonvenue, que je ne me pourrois tenir [de] faire recongnoistre aux circonveneurs que ce n’est à moy à qui l’on doibt user telles bourdes. Et pour éviter aux inconvéniens, je vous prie, M. le chancelier, sans avoir respect d’oyr parler ledict Binety, veuillez faire le vouloir du Roy, gnait sa charge d’inquisiteur de Toulouse vers 1537, devint conseiller au parlement de Provence, en 1544. Il fut un de ceux qui, avec d’Oppède, Lafont et de Tributiis, firent les massacres de Mérindol. Conformément aux injonctions de François Jer au lit de la mort, Henri II leur fit faire leur procès (1549), comme ayant dans cette épouvantable exécution surpris la bonne foi de son père. Ils furent renvoyés absous par des juges, dit Bèze, aussi sanguinaires et criminels qu’eux-mêmes. ( Histoire ecclés., t. 1, liv. II, p. 78.) ’ « Un inquisiteur de la foi, nommé Rochet, jacopin, avoit esté envoyé audit Agen pour connoistre du fait d’hérésie en dernier ressort, avec Geoffroy de La Chassaigne, conseiller au parlement de Bordeaux. » Bèze ajoute qu’ils inquiétèrent Scaliger, et que Rochet fut brûlé la même année, pour crime de sodomie. Mais l’esprit de parti dont Bèze ne sait jamais se défendre, l’a induit en erreur. Frère Louis Rochette, inquisiteur de la foi, fut effectivement brûlé vif à Toulouse, sur la place du Salin, le 10 septembre 1558 ; mais c’était comme convaincu d’être tombé lui-même dans l’hérésie qu’il devait poursuivre. « Rien n’est plus faux, dit Lafaille, « que cette imputation de sodomie ; les Annales du Parlement et de « l’Hôtel-de-Ville font foi qu’il s’agissait uniquement d’hérésie. Si « Bèze revenait au monde, il serait sans doute bien fâché d’avoir ca— lomnié si vilainement un homme dont il pouvait faire un de ses plus glorieux martyrs. » ( Annales de Toulouse, t. II, p. 109.) Je n’ai pu rien découvrir sur Becanis ni sur Binetv. CC