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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES retour. Aussy faict de tout son cœur, avecques sa douleur de dents qui me contraint finer Vostre bonne tante et vraye amye, MARGUERITE. [F. Béth., nº 8551, fol. 3. Auto. 143. — AU MÊME.

(Fontainebleau, automne de 1537.) Mon nepreu, de toutes les obligacions que j’ay à vous, je puis bien compter ceste cy du plaisir que vous m’avés faict de m’avoir asseurée de la bonne santé du Roy, dont je loue Dieu de tout mon cueur. J’avoys bien sceu par le prevoust de Paris qu’il avoit eu quelque mal à l’espaule, dont j’estois en grant paine, et m’avoit esté célée jusques à la venue dudict prevoust. Je ne pouvoys estre sans grant peur qu’il y eust pis, car ledict prevoust le me dist ainsy que j’estoys à disner, qu’il arriva ; et me dist qu’il avoit lant d’affaires de par le Roy, qu’il ne me donna loysir de bien m’en enquéryr ; ny despuis ne l’ay veu, car il est allé dehors. Mais je demouray en grant doubte dont votre lettre m’a du tout délivrée. Dieu me doint grace

pouvoir rendre ung plaisir pareil, que j’estyme le plus grant que je sauroys avoir. Je luy escrips une lettre que je vous prie luy vouloir présanter et luy dire que puis [que] ma fille est bien guérie, je la meneray lundi à Seuraine ou Saint-Clou pour changer l’air, et aussy pour me reposer du festoyement que j’ay faict aux Anglois, que je remectz à M. de Humyeres à vous de vous