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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

et par SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. ble de Bourbon, s’indignait et refusait de devenir la récompense d’une trahison odieuse. Marguerite saisit l’occasion de faire d’Éléonore ce que les circonstances l’avaient elle-même empêchée de devenir : un lien, une garantie de paix entre les deux monarques. Elle se mit à brasser, comme parle Sainte-Marthe, le mariage de son frère avec la scur de Charles-Quint. Elle réussit, là fut l’auteur véritable du dénouement qui ne se fit pas longtemps attendre. L’Empereur cependant mettait tous ses soins à le reculer. François et Éléonore, devenus époux, avaient eu à peine le temps de s’entrevoir au château d’Illescas. On les avait séparés. CharlesQuint exigeait la Bourgogne ; François Jer s’obstinait à la refuser. On a dit que Marguerite avait amené son frère à signer une promesse avec la résolution intérieure, une fois libre, de ne la point tenir. D’où l’a-t-on su ? rien ne l’indique. François signa ; de retour en France, il refusa de tenir sa parole, et envoya à Charles V un insolent démenti avec un cartel, à la mode des anciens chevaliers errants. Il eût été plus chevaleresque de garder sa foi ; mais enfin voilà les faits, le reste se réduit à des conjectures hasardées. Cette conduite de Francois Jer peut-elle s’excuser par l’intérêt public et par la contrainte à laquelle le Roi