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NOTICE

ni l’Empereur ni le connetable n’avaient abandonné leurs anciennes prétentions sur Marguerite, et que la reconnaissance de Charles pour Bourbon n’allait pas jusqu’à lui sacrifier ce point. Il semble que cette demande aurait dû être acceptée avec empressement, et par François ſer et par sa scur si dévouée. Il faut croire que

la difficulté vint de quelque autre côté que nous ne savons pas. S’il était permis de former une conjecture, on pourrait croire que François ſer avait dès lors en vue pour sa sour une autre alliance, au moyen de laquelle, si elle réussissait, il aurait pu

tirer vengeance du traitement que CharlesQuint lui avait fait subir. Francois Jer, dans sa prison, avait réclamé l’amitié et les secours d’Henri VIII. Le roi d’Angleterre, ne fût-ce que par politique, devait soutenir Francois Ier contre Charles V, dont la puissance, déjà bien assez formidable, menaçait de devenir irrésistible s’il accomplissait à son profit la ruine de la France. La ligue politique se cachait donc sous les couleurs d’une sympathie généreuse et d’une amitié désintéressée. A son retour d’Espagne, Marguerite écrit au chancelier d’Alençon (14 janvier 1526) : « Le Roy entend bien que l’amitié et parfaite « alliance du Roy son bon frère et de luy, est la plus grant grace que Dieu, en sa tribulacion,