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NOTICE

sous le nom de Marguerite de France’, titre qu’elle n’avait pas pris lors de son premier mariage, en 1509, parce qu’alors son frère n’était pas encore

monté sur le trône. Marguerite avait trente-cinq ans, et Henri d’Albret vingt-quatre. Ce mariage fut chanté par tous les poètes du temps, qui regardaient la seur du Roi comme leur protectrice d’abord, et ensuite comme leur parente en Apollon. Nous avons encore la pièce de vers latins de Jean Dorat, alors précepteur des pages ?, un des ancêtres de l’auteur de la Feinte

par amour, et de tant de petits vers musqués. L’esprit de galanterie mythologique était dans cette famille. Jean Dorat faisant allusion au nom de la princesse, raconte comment la perle ( Margaris) naquit autrefois dans la coquille même d’où sortit Vénus. C’était une goutte superflue de la rosée divine dont fut créée la déesse. Un jour, pendant sa grossesse, Louise de Savoie, 2 Voyez les Pièces justificatives, nº IV.

  • Il ne fut professeur de grec au collége de France qu’en 1560.

On écrit quelquefois Daurat, parce Dorat avait latinisé ce nom d’adoption en Auratus. Son nom véritable était Dinemandy. Quant à la descendance de Dorat (Claude-Joseph), je la rapporte sur la foi de Sautereau de Marsy. (Œuvres choisies de Dorat, t. Ier, p. 9.) L’élégie de J. Dorat sur le mariage d’Henri d’Albret et de Marguerite de Navarre se trouve dans les Delicice poetarum Gallorum, pars 1, p. 312.