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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. mangeant des huîtres avec avidité, avala cette perle par mégarde, et la fille qu’elle mit au jour, fut une véritable perle ; aussi la nomme-t-on Marguerite :

Qualis et esca fuit, talcm quoque ventre puellam Edidit, et nomen Margaris inde manet. On voit

que Jean Dorat était digne d’être le bisaïeul de Claude-Joseph Dorat, poëte et mousquetaire. L’hommage

de Joachim du Bellay, moins prétentieux, n’est pas moins flatteur. Quels vers, dit-il, devraient inspirer les Muses, si la vertu en personne se mariait ? Ce sont ceux qu’il faut chanter aujourd’hui, car Marguerite est la vertu personnifiée. La forme du distique relève cette pensée assez commune :

Qualiu virtuti, virtus si nuberet ipsa Carmina Pieriis voce sonanda forent, Talia Margaridi, virtus nam Margaris ipsa est, Carmina Pieriis sunt modulanda sonis : François Jer combla les nouveaux mariés de présents et de promesses ; il renonça en leur faveur à toute espèce de prétentions sur le comté d’Armagnaca, et s’engageait à faire restituer à son beau-frère son royaume de Navarre. Mais, · Deliciæ poetarum Gallorum, pars 1°, p. 432. Cette renonciation avait eu lieu en faveur du mariage de Mar- 2