Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
64
NOTICE

et l’idée de mettre aux prises le schisme et l’orthodoxie, venaient de la reine de Navarre. Je ne sais sur quel fondement ils appuient cette assertion ; mais dans les lettres de Mélancthon, dans celles du Roi, dans celles de l’évêque de Paris, Du Bellay, je n’ai pas trouvé un mot qui la justifie ou l’autorise. Rien n’indique la part que Marguerite peut avoir prise dans cette affaire ; si elle s’en mêla, ce fut sans doute

pour intercéder en faveur des coupables. C’était son rôle accoutumé, et celui qu’elle remplit encore en 1537, lorsque Bâle, Berne et Strasbourg envoyèrent des députés solliciter la clémence royale pour les protestants emprisonnés. La reine de Navarre leur servit d’intermédiaire ; mais Anne de Montmorency contre-balança l’effet de cette protection ?. Les lettres de Marguerite pendant les années 1536 et 1537 confirment ce que tous les historiens ont raconté de son influence et de son intervention dans la politique du Roi, son frère. On la voit rejoindre François I" à Valence, où il faisait des préparatifs de guerre contre l’Empereur ; de là, se rendre près de Montmorency, au camp d’Avignon dont elle fait de grands éloges à son

  • Usi fuerunt opera reginæ Navarræ legati, que soror erat germana

regis, lectissima mulier et veræ doctrinæ perquam studiosa. (Sleidan, Comment., lib. r.)